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12 décembre 2023

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Cette carte, une des cartes disponibles sur la situation actuelle, représente en mauve et vert vif (Golan annexé en 1981) Israël, en rouge sous l'autorité palestinienne. Une partie de la Cisjordanie est sous le contrôle militaire israélien. Quant la bande de Gaza...

A propos de la guerre au Moyen Orient.

 

La violence de la guerre en cours au Moyen Orient ainsi que d'une grande partie des débats en France et dans le monde « occidental » m'amène à reprendre l'édition de ce blog.

 

Ce que j'ai à dire n'est pas original, tant tout se dit. Mais les suites de cette guerre seront porteuses d'un clivage mondial inédit au vint-et-unième siècle et sans doute d'une intensité comparable à celle de la guerre froide. Il me semble donc indispensable d'exprimer publiquement mon positionnement.

 

Oui, le Hamas est une organisation terroriste, au sens le plus fort ; le 7 octobre il fait régner la terreur sur des populations civiles, hommes, femmes et enfants. Massacres et prises d'otage. C'est de plus une organisation dont le but affiché est la destruction de l'Etat d'Israël. Le résultat de cette action terroriste est l'offensive meurtrière et destructrice d'Israël sur la bande de Gaza et l’intensification de la colonisation en Cisjordanie.

 

Le Hamas est un obstacle à la création de deux Etats. Seule solution durable à l'affrontement permanent pour toutes les populations de la région. Certes cette solution est difficile à mettre en place ; le torpillage des accords d'Oslo – par toutes les parties - qui la dessinait suffit à le prouver. Même si le principe devait en être acté, les limites de chaque Etat devront être l'objet d'une négociation : entre le partage de l'ONU de 1947 et les réalités actuelles, elles diffèrent grandement. Mais il n'en existe pas d'autres, si ce n'est la guerre permanente. Les cyniques remarquent – à juste raison - que la guerre en cours fait davantage reculer cette perspective, mais ne proposent rien pour avancer vers la paix.

 

La guerre de destruction que mène le gouvernement israélien ne respecte pas les droits humains, de la guerre et internationaux. Elle n'est que la réalisation dans le monde réel du vieil adage des cours de récréation :

« pour un œil, les deux yeux ! pour une dent, toute la gueule ! ».

 

Elle est de plus sans fin : qui peut croire un instant que la destruction du Hamas soit possible, que celle-ci réglerait le problème - la part la plus à droite du gouvernement israélien a pour objectif l'élimination du peuple palestinien : son exil sans territoire ? L'administration américaine, soutien indéfectible d'Israël, a expérimenté en Afghanistan et en Irak une guerre sans but défini, elle sait que cela ne génère que le chaos. C'est d'ailleurs la seule chose positive qu'elle porte dans ce conflit : avertir le gouvernement israélien de cette impasse.

 

Les réactions à cette guerre dans les directions politiques occidentales, ainsi que dans l'opinion, sont souvent irresponsables, prenant partie sans condition pour l'un ou l'autre camp. Que ce soit le soutien aveugle au gouvernement israélien dans sa guerre, ou au Hamas considéré comme représentant légitime du peuple palestinien de Gaza. Les uns traitent d'antisémite quiconque critique Israël, les autres de fasciste qui souligne que l’attaque du Hamas du 7 octobre est terroriste.

Alors que l'Occident fut prompt – avec raison – à condamner Poutine pour l'invasion de l'Ukraine, à soutenir militairement et financièrement l'armée ukrainienne, à engager le TPI à sanctionner Poutine, loin d'aider la population gazaouie, il encourage le gouvernement de Netanyahou, continue à lui fournir des armes, mobilise sa marine pour le protéger (les USA), bloque – toujours pour les USA – une résolution de l'ONU exigeant un cessez le feu humanitaire à Gaza. C'est peu dire qu'il y a deux poids deux mesures. La crédibilité de cette partie du monde à se revendiquer du droit universel, de l'humanisme et de la démocratie est portée à zéro.

 

Nous qui sommes de ce monde occidental, allons porter ce naufrage idéologique. Pour le reste du monde, l'Occident restera peut-être toujours le maître du monde, mais la justification par les droits de l'homme, le droit universel seront mis à mal ; quant à la démocratie, déjà contestée par les « hommes forts » de Chine ou de Russie, l'attaque du Capitole lui a donné un bon coup dans la tronche.

 

De quoi demain sera fait ? Je n'ai pas de boule de cristal pour le deviner, ni d'outil pour tenter de le façonner. Tout ce que je peux faire c'est de refuser d'assumer les errements idéologiques, politiques et militaires de l'Occident. Voilà la fonction de ce texte.

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