top of page

19 mars 2025

DSC02104-light.jpeg

Europe : stop ou... mieux ?

 

L'arrivée de Donald Trump à la présidence des USA met en tension l'Europe telle qu'elle est aujourd'hui. Avec Trump, la bipolarisation du monde entre puissances autoritaires prend une nouvelle dimension. Au delà de l'évidence de l'existence de deux très grandes puissances, la Chine et les USA, quelques inconnues persistent. La Russie restera-t-elle dans la zone d'influence de la Chine ? L'Europe resistera-t-elle ?

 

Les bifurcations européennes dépendent de conditions extérieures, mais aussi de sa volonté propre. Y contribuer est une question sérieuse. Les forces politiques nationales ou européennes décideront et agiront. Je vous livre mes réflexions.

 

L'Europe risque d'éclater. C'est mon premier point. Certes, elle a quelques forces, c'est notamment un grand pôle économique, de production, de recherche et développement, de marché ; c'est aussi un espace démocratique (dans la plupart des pays), aujourd'hui soumis à des tentations autoritaires..

Elle a surtout une immense faiblesse : elle n’existe que fort peu politiquement. Elle s'est construite sur la base d'une intégration économique, sous entendu la politique suivra. Sa faiblesse politique la rend d'autant plus fragile dans des situations difficiles et complexes. Avec de plus, venant de la direction des USA, une volonté et des actes pour la diviser. La perspective de l'éclatement n'est donc pas un fantasme ou un exercice de pensée, mais une éventualité non négligeable... Mais pas inéluctable. Ce qui est inéluctable c'est la marche à l'éclatement si cette institution ne se réforme pas ! Et puisque l'éclatement n'est pas inéluctable, il est responsable de travailler à ce que ce ne le soit pas. Donc à la question stop ou mieux, tentons mieux !

 

Bien analyser les faiblesses est indispensable pour tenter d'y remédier. Selon moi, c'est la faiblesse politique qui est décisive. C'est à elle qu'il faut prioritairement trouver des solutions et les réaliser. Une question se pose pour définir l'attitude à avoir face à la volonté impérialiste de la Russie d'élargir son influence à certains pays d'Europe ; l'Ukraine évidemment mais pas que. Une évolution vers une Europe plus politique est indispensable pour qu'une réponse à cette question ne se limite pas à une posture. Il est probable qu'en terme d'armement les outils existants soient puissants (cette appréciation dépend évidemment des ennemis que l'on se désigne : Russie, Russie et pays islamistes, plus USA, reste du monde...), mais un outil sans la main ce n'est pas grand chose sinon rien. La main aujourd'hui n'existe pas, ne pas chercher à la construire me semble irresponsable.

 

La gauche n'a que très peu travaillé cette question. Je m’intéresse à la gauche parce que c'est mon camp et n'ai rien à dire à la droite sur ce sujet. Constatons d'abord que la gauche est, sur cette question, historiquement divisée. Entre ceux qui ont privilégié la construction économique remettant à plus tard la politique et ceux qui ont choisi le renforcement national, il y avait peu de place pour une proposition pour la construction politique. Ce dualisme c'est en partie résorbé, avec rapprochement des deux pôles, les uns acceptant de prendre en compte la réalité européenne, les autres constatant que le politique ne suivait pas. Mais il en reste des séquelles. LFI a le plus grand mal à faire des propositions construites, le PS est divisé par ses débats sur le social-libéralisme. 

 

Le monde universitaire a lui travaillé. Personnellement, je me suis intéressé aux travaux effectués par Thomas Piketty. Mais il en existe surement bien d'autres. Je retiens notamment la nécessité de trouver un fonctionnement qui permette aux peuples des puissances les plus importantes de prendre des décisions communes les concernant. Je ne développe pas plus, considérant que l'urgence est que les forces de gauche s'emparent de ces travaux, pour en faire le miel de leurs réflexions et décisions. Cela serait en tout cas plus utile que de se regarder tous les matins dans le miroir en se demandant que faire aujourd'hui « pour devenir président-e ? ».

bottom of page